Saracen sa race.



Bonjour,

Quand on est petit et plein de rêves, on passe la plupart de nos soirées à se prendre pour Spiderman, Robocop (si si), LE Robin des Bois du collège ou encore la star de l’équipe du coin.

Perso, j’étais gros, con, très con à 13ans, toujours plus ou moins enveloppé à 16 et souple comme un gendarme de campagne. Balle au pied, je cassais des chevilles à la chaîne et mon quota dépassait l’entendement car les chevilles appartenaient souvent à mes coéquipiers.

Comme on peut le remarquer, aucun talent pour que les filles m’accompagnent au ciné le samedi. J’ai essayé la guitare, mais dans la France rurale des années 90, on ne sait pas ce que ça vaut un "romantique" sauf si tu joues du Nirvana. Moi je jouais du moi et j’en bave encore (Et j'ai aimé Nirvana juste après la mort de Kurt).

Heureusement, on a des techniques pour s’échapper du désastre. on s’enfuie dans sa chambre, on se prend à imaginer une vie plus simple avec un peu d’imagination (là j’étais doué…) et on mate « Hartley cœurs à vifs». On s’invente des vies avec son meilleur pote et on boit des bières en se jurant que le lundi qui suit on passera à l’action.

Des années après, les illusions sont au panier et les factures sont à payer. L'espoir en 2010 nous vient peut-être des scénaristes de génie, des gens qui se prennent la tête pour créer des histoires qui meublent ta vie et qui alimentent nos discussions.

Tout le monde, ou presque a son personnage, une bande de potes ou ces petits trucs qui font qu’on affectionne un film, un bouquin etc.

Moi aussi j’ai mes idoles fictives. Et comme un kid de 15 ans je suis à deux doigts de m’identifier à ces conneries addictives. J’adore Tony Soprano, je l’aime comme un père, mais lui est gros et moi je ne le suis plus (sic). J’aurai aimé être un personnage de « Heroes », mais j’ai zappé au bout de 6 mois. J’ai manqué ma vocation après avoir découvert Vic dans « The shield », et je ne cracherai jamais sur un Di Caprio dans « The Departed ».

Mais alors pourquoi Matt Saracen ?

Matt Saracen mademoiselle ! Lui et personne ! Matt c’est un peu moi. Matt n’a pas de talent, Matt est un naze "middle class", toujours comme moi et Matt n’a pas spécialement de bol avec la vie. Matt n’existe pas réellement, mais si toi aussi tu lui ressembles, appelle moi. On fera des soirées.

Matt est un des « héros » de la série FRIDAY NIGHT LIGHTS. Le quater back numéro 2 et sans avenir d’une équipe de Foot U.S de Dillon.

Dillon est une petite bourgade Texane, sans charme ni avenir. Le type de ville qu’on ne visite pas lorsqu’on joue au touriste. En plus de n’avoir aucun charme, cette ville pue le "Je vote conservateur", les traditions que nous, Européens, on ne comprendra jamais, et s’ouvre vers vous comme une prof de mathématiques en fin de carrière dans un lycée privé catholique de Bretagne.

Bref vous voyez le portrait du village...

Le responsable de l’office du tourisme est bénévole et ouvre la boutique un après-midi par semaine...

Du coup, "mon" Matt Saracen est dans de beaux draps. En plus d’être le numéro deux éternel et le tocard de service, il doit s’occuper de mamie et son papa qui combat l’ennemi en Irak, ne lui apporte pas une aide psychologique conséquente.

Mais les scénaristes sont des génies et/où comment aimer une série de Foot U.S ?

Foot U.S et au Texas ! Après le portrait et ce sport très formaté « américain » on peut abandonner « right now ». Mais au-delà du fait que ce sport est tout sauf stupide (un peu de curiosité sur l’aspect tactique et vous comprendrez…) et que ce qui est écrit au-dessus est tout sauf attirant, je dois vous confesser une chose : la série est une perle de romantisme.

Des personnages qui évoluent à leurs façons, un alcolo de 17 ans qui boit sans savoir pourquoi, un handicapé beau gosse qui cherche son second souffle, une cheerleader catho qu'on aime malgré son CV abominable, mais aussi d'un coach merveilleux, loin du prof de sport lambda qui drague le canon de la 5ème C, et des sujets « pas trop con » qui me rappelle l’autre série « Hartley cœusr à vifs ». Socialement pas débile, épique à souhait, filmé magistralement et enrobé d’une B.O légendaire (Explosions in the sky !!!!)…

Bref.

Saracen est selon moi l’épine dorsale de cette énième série. Le personnage qui ressemble au crétin d’adolescent que nous sommes. J’ai 33 ans, mais j’ai encore des choses à régler avec ma puberté et ce type m’apporte certaines réponses. Il me fait revivre des souvenirs, assouvit des fantasmes de kid, et prend de l’ampleur au fil des saisons, dans une histoire exceptionnellement Sentimentale.

Saracen est l’idole d’un trentenaire frustré d’avoir passé une adolescence convenue et sans charme. A l’époque je n’avais pas de pouvoir, pas de masque pour sauver le monde, et aujourd’hui non plus. J’ai ma casquette pour jouer aux cartes et me protéger du vent. Mais j’ai aussi un petit frère….

“CLEAR EYES, FULL HEARTS, CAN'T LOSE!”

http://www.youtube.com/watch?v=bJZyNkw_q3A





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